Haïku #2128 : Heurtant le granit
Heurtant le granit l’effroyable déferlante redevenue bruine
Heurtant le granit l’effroyable déferlante redevenue bruine
Premiers perce-neiges or plus aucunes nouvelles des meilleurs amis
Hutte du chasseur — Autour de l’îlot de sable pas un chien !
Vaste petit jour goélands inoccupés sans fleuve ni ciel
Or pile à minuit la longue lueur d’un pétard comme à chaque fois
Parmi les iris l’absence du héron prend toute la place
Depuis nouvel an ni soleil ni gel ne chassent la mouche coriace
Bouffies de fil d’or les bannières du Pardon mouchoir du clodo
Prêts à rendre l’âme sous le poids du reliquaire quatre bons vivants
Des tonnes de voûtes pour dix grammes d’ossements — Chasubles de fête
La pluie de suroît tarde peu sur le carreau jour de solitude
Alléluia ! Les vitraux moins lumineux que les lierres de l’hiver
Même les feuilles vertes parmi les feuilles mortes paraissent vives
Inlassablement il allume une veilleuse et rejoint l’averse
L’île dépeuplée au son des premières cloches devient une église
Sifflets des marmottes des pelouses de renoncules où des trous de flûte
Serait-ce une averse ? Bambous froissés par le vent lors de ma lecture
Sous un escargot la fleur fanée du genêt premier feu de bois
Crachin dissipé le caillou à l’œil méfiant pris pour un crapaud
Retour au pays noyées parmi les croix de marbre les croix de cire
Vos reflexions