Haïku #2181 : Bientôt Pâques
Bientôt Pâques mon chapeau sur l’étagère remplacé par une barbe
Bientôt Pâques mon chapeau sur l’étagère remplacé par une barbe
Montagne déserte couronnée d’églises vides pour un nid de mouette
Tricotant un masque pour celui qui chaque soir hume les bourgeons
Agneaux immobiles ruades et cabrioles du grand vent d’Ouessant
Lent dégel du lac bien plié sur le versant le linge des neiges
D’un geste du ciel la nuée des étourneaux transformée en cèdre
Le chat aux abois plus ses griffes épointées plus ses dents pointues
Les flocons d’écume par-dessus les hautes roches mouchoir saturé
À moitié sous l’eau à moitié sur le soleil les deux ragondins
Herbes décoiffées à grand pas vers le couchant sans mon sac à dos
Des fleurs de bourrache mais toujours des toits d’ardoises dépourvus de neige
Part de tarte aux pommes la tempête restée muette — bébé sur un sein
La flaque de pluie plus sinistre chaque jour dans la vieille église
Bourrasques nocturnes les médailles mélangées autour de mon cou
Banane pelée seul de nuit dans la cuisine courbé sur la peau
Châtaignes ouvertes bravant l’écluse fermée le surplus des pluies
Les hôtes endormis une à une les châtaignes sur l’automobile
Pluie de grosses gouttes perpétuée par les tilleuls après le nuage
Tous ces téléphones jusqu’au bout de la tablée et plus loin la brume
D’un coup de journal cette araignée des jardins vite renseignée
Vos reflexions