Haïku #2204 : Missel dérobé
Missel dérobé près des cierges électriques dédiés à mon frère
Missel dérobé près des cierges électriques dédiés à mon frère
Flamme de bougie péril de marin dit-on ma clope allumée
Le bateau se lève là-bas des fous de Bassan le bateau retombe
Bambous en rideau la touffeur des parasols brise sur les franges
Chat vautré à terre ronronnante sur la table la toupie d’alu
Carrefour giratoire — autour d’une écuelle d’eau pigeons sur pigeons
Le tapis de marche incliné de cinq degrés jour de canicule
Potager du soir planté parmi les radis le museau du chat
Le jasmin d’hiver fleurs démasquées au balcon canicule oblige
Les tilleuls — le temps d’un cri de choucas ma semelle décollée
Le chat de gouttière interroge les gouttières qu’il n’a pas connues
Église sans bruit le tremblement d’une flamme secoue le pilier
Seuls volets ouverts la comète rarissime le long de ma clope
Mouches aux carreaux les pêches de la corbeille leur velours froissé
Le laboratoire déplacé beaucoup plus loin plus loin que mon ombre
Une aile dressée puis au tour de l’autre aisselle palombe sous l’eau
La pluie sur le seuil entre le facteur et moi un colis d’Asie
Un sursaut de pluie — laurier blanc sur le balcon sous lequel un chat
Givres effacés le chevreuil au pied du chêne récupère ses bois
Four à goémon sous les orges hérissés qui s’en est ému ?
Vos reflexions