Haïku #1982 : Montagnes froides
Montagnes froides loin du bouleau de la corneille le renne cherche l’herbe
Montagnes froides loin du bouleau de la corneille le renne cherche l’herbe
Grotte forestière avant-goût de sa fraîcheur le son d’une source
Passent sur nos corps collés à la glace les aurores boréales
Chaos sous la friche — La muraille des parcelles cailloux à nouveau
Lueur du grand nord tisse une passerelle entre deux sommets
Une à une lues à la lueur de la lune les pages de neiges
Feuilles de thé vert se déploient dans l’eau de source — La lune s’y berce
Tracé au roseau sur le sable de l’estran le rien d’une rime
Bourrasque solaire cristallisée par le choc de la nuit polaire
Ni fougères ou mottes mais le caquelon des aïeuls pour le fars oaled
Trop tôt le matin et trop tôt l’après-midi l’ombre des montagnes
Encore un napperon crocheté dans la pénombre d’une pleine lune
Nénuphars de verre éclos au bas du glacier nos sauts sur les pierres
Neiges rétablies — Gravée sur un bois de renne la fresque d’un renne
Troupeau crin au vent fuyant le fouet du large où le jour croupira
Huit faisceaux de phare prudemment tondent la lande sans gêner l’agneau
Le grand cormoran une plie dans le gosier sa leçon de flegme
Ouessant dépeuplée l’ancienne corne de brume manquant à l’appel
Labeur de la houle les rues du bourg dessoûlent le pêcheur hésite
Ragoût sous les mottes les craves alertés retournent au gouffre
Vos reflexions