Haïku #573 : File, étoile !
File, étoile ! Ouessant le soir du quinze août l’araignée compte ses gouttes
File, étoile ! Ouessant le soir du quinze août l’araignée compte ses gouttes
Toile d’araignée attrapés frelons et plumes même les sanglots
Pluviomètre la soie de l’araignée des haies tissée sur nos cheveux
Soie de l’araignée devinée entre deux fleurs — Le tissu du vide ?
Un seau de gravats mais aussi un seau de plâtre au coeur de l’immeuble
Le canal gelé qui paiera le vitrier le caillou lancé ?
Glace concassée entre deux écluses closes un pigeon noyé
Les abeilles noires dépourvues de parapluie quittent la bruyère
Sur lice de sciure le bruit sourd de ses épaules – Salve des sonneurs
Odeur de girofle les biscuits de fin d’année passé Nouvel An
Éméchées avant minuit les bougies du réveillon s’assoupissent
Sur mon agenda la journée du Nouvel An paraît inutile
Courte cigarette – Rougeoie sur les toits la lune collée à ma lèvre
Une pomme de terre ! s’écrie l’enfant qui ramasse une pomme verte
La nuit, les neiges affûtées s’assoient sur des miroirs flous
Loin de son tombeau les silences de grand-mère gravés dans le marbre
Par paresse lisse et tiède la surface du lavoir à l’abandon
Manches retroussées une clopinette par-ci cinquante centimes par-là
Jamais épuisées ritournelles des tourterelles ce jour de pivoines
La bouée par pétole danse une danse soudaine — Le dauphin s’essuie Pétole : terme de navigation, absence de vent
Vos reflexions