Haïku #852 : Grappillant des mûres
Grappillant des mûres et des plumes de soleil renardeaux à l’aube
Grappillant des mûres et des plumes de soleil renardeaux à l’aube
Mon vélo sur le trottoir je ramasse des crapauds — Triste averse
Le ciel incertain se décide enfin à louer la chambre de bonne
Des chenilles tissent parmi les épines drues des huttes de soie
Œillet maritime — Un insecte aux ailes rouges chuchote à l’oreille
Un chien de passage haletant vers les falaises — Deux chèvres s’élancent
Attrape un oiseau le chat endormi — Au matin l’ennuie la mouche
Autos de l’automne — Au pied du pont s’enracinent algues et caddies
Lune sous la brume il a versé le thé vert dans un bol de jade
Bouillie de pétales jardin sans parfum la rue camélias du soir
Près d’une salière un moineau émiette un morceau de frite
Brindille insolente persévère la tourterelle à braver les branches
Autour du bambou les haricots tournoient jusqu’à étourdir
À l’abri dans l’anse petit rocher barbotant museau gris du phoque
Cri de chouette effraie les étourneaux quittent l’arbre retournent vers l’arbre
Chassant quelques feuilles pour écrire sur la terre mes stupidités
Sur le macadam les centimes de l’automne peu à peu billets
Devenu débris parmi les feuilles du fleuve l’arc-en-ciel
La capuche humide, laissant de fortes bourrasques heurter mon épaule
La transparence des fenouils nous invite à mieux cerner deux craves
Vos reflexions