Haïku #1118 : Des saints de granit
Des saints de granit prient la brume des vallées aucun son de cloche
Des saints de granit prient la brume des vallées aucun son de cloche
Même l’orchidée a tourné toutes ses fleurs vers la première aube
Largeur de la main ce chemin qui suit le large au risque des gouffres
Premier jour d’orage — Sous la pluie le seau du puits retrouve un métier
Merle dans la gueule dort le chat au pli du bras seul à voir un merle
Les doigts dans l’eau fraîche où barbote le soleil — Le poids d’une étoile
Choc inattendu le lézard tombé du toit provoque un silence
Ongle blanc la lune — Sur son cou brûle une étoile qu’elle ne peut gratter
Sieste des brebis rousse et bleue la baie herbue m’assourdit l’abeille
Couloir du dolmen où, réfugiée, la fraîcheur des âmes anciennes
Rainettes et roseaux d’un vert égal après la pluie se séparent
Sur la mer les mouches canopée d’algues pourries en fleur les méduses
Cœur, cœur lent, cœur lourd pesante à chaque pas la cloche du marché
Torrent du Huelgoat parmi les flaques le floc des chênes fourbus
Aux dernières abeilles je laisse en paysage la fleur fanée des courges
Colzas heureux papillons de papier blanc déchirés ça et là
Closes mes paupières tout insecte s’époumone toute herbe me pique
Bêtes et buissons de ne savoir vous nommer là mon ravissement
Vlouf entre les roches sans atteindre nos chaussures la mer s’intéresse
La fleur et la chaise apparaissent sur le mur sans encre pourtant
Vos reflexions