Haïku #540 : Haie de buis pourri
Haie de buis pourri — Gravé sur le banc de pierre le prénom des pluies
Haie de buis pourri — Gravé sur le banc de pierre le prénom des pluies
Ici bleu, là blanc déchiré d’un geste ferme le ciel de l’Iroise
Autour du menhir naissent des fougères beaucoup plus anciennes
Dix grammes d’oiseau posés sur la fleur de l’ail — La dune est gardée
Fleurs d’oreilles d’éléphant sur la défensive — Pimenté le pho !
Surface du lac Deux hérons en vol frôlent un sommet
Lune sous la brume il a versé le thé vert dans un bol de jade
L’eau du port démêle des chagrins sous mes semelles — Ondoient les amarres
Ce mois-ci le soleil a choisi le Nividic pour s’assoupir
Entends-tu se taire la corne de brume ? N’en dort plus le fileyeur
Vagues après vagues les falaises perdent pied face au crépuscule
Fièvre des lapins seul renard de l’île sous le ciel de juin
Si fine la bruine que je n’ose caresser les poils de son dos
L’Arbre d’or du Val des cascades pour racines parmi les têtards
Aux aisselles la fraîcheur inattendue d’une brise de ruelle
À la croix des vents quelle que soit la sente prise l’océan commence
Cocos égrenés un pic-vert épouille un pin manque une rivière
Racines de hêtres — Incapable de citer le nom des ancêtres
L’hirondelle avale les insectes épuisés d’avoir butiné
Sous le flou du ciel la voie qui mène au Creac’h nette vue d’avion
Vos reflexions