Haïku #51 : De toutes ses griffes
De toutes ses griffes le papillon croche l’herbe au ravin crochée
De toutes ses griffes le papillon croche l’herbe au ravin crochée
Le chat étonné par une abeille ou un foin toute la journée
Nuit polaire le mégot incandescent s’évapore en vent solaire | Photo Bård Peter Thrane
Mer pétrie de vent — De ses gouffres meringués le rauque velours
Au bruit de l’avion journaux et beau temps sur l’île seront assurés
Un eucalyptus bruisse au-dessus de l’étang toute l’existence
Fouée des charbonniers — Celle écrasée fume encore parmi les mégots
Jardin luxuriant — Du voisin le bananier manches déchirées
Vêtues d’un manteau les gouttes de pluie deviennent grêlons
Cheveux roux s’égouttent sur un bol de soupe — Plus vite a couru la pluie !
Des arbres de givre lancent leur milliard de feuilles contre le granit
Poussé par la brise un archipel de nuages la mousse du lait
Mer en suspension ne sachant où poser pied sinon sur nos franges
Vallées et montagnes affûtées par la tempête Ouessant se promène
Feuilles écarlates ou reflets des arbres verts le fleuve immuable
Il tâtonne l’édredon comme il téterait un sein le vieux chat
Dernier bain de mer — Le maïs finit l’été sa mue décollée
Morts toute l’année les crocus en une nuit livrent leur safran
Lilas des murailles — Le corbeau lorgne le chat, le chat lorgne l’eau
Par vaine pâture les moutons mangent les ronces et les hortensias
Vos reflexions