Haïku #2112 : Les neiges fondues
Les neiges fondues assagies dans la fontaine retrouvent le ciel
Les neiges fondues assagies dans la fontaine retrouvent le ciel
Sur la croix, un Christ à ses pieds des roses séchées des mousses fraîches
Haute Vierge blanche des basses Montagnes Noires la vallée voilée
Anche verte entre mes pouces l’herbe siffle et casse — La baie reste muette
Sources et brebis arrivées au pont de bois ne se gênent plus
Songe à Penn Arlan sur la lande la galerne fronce les sourcils
Gommé par la brume l’autre flanc de la vallée où crie le héron
Cohue à Quimper — Un accord de cornemuse que la foule emporte
Un fil barbelé cache le criquet qui chante champs à l’abandon
Portés par le vent des goélands immobiles des voiles bancales
Coucous et faisans font semblant d’avoir veillé quand la chouette se couche
Les patelles couvrent le rocher de rouille — Un noyau jeté à l’eau
Bien que sur une île chaque jour un peu surpris que la mer soit là
Le chardon rougeoie — Sa revanche sur les ronces chargées de mamelles
Bu le bol de pluie je partage avec les herbes la fraîcheur du vide
Insomniaque au point de compter les molécules de l’obscurité
Jachère en épi — Jusqu’au chevet des parcelles la houle blondit
Baie des trépassés les lampes de l’île de Sein ravivées le soir
Chahut des chaluts la part des laridés enivre les marins
Rochers pour salon vin au frais dans une flaque nous ouvrons des huîtres
Vos reflexions